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Crowdfunding en France : déjà 100% de croissance en 2014

Le financement participatif, Crowdfunding en anglais, est une pratique qui consiste à investir, ou faire don de la somme que l’on veut à une association ou une entreprise. Le crowdfunding est une pratique qui s’effectuait déjà avant l’Internet. Cependant, l’essor d’Internet a provoqué le développement de plateformes spécialisées dans le financement participatif, qui voit son nombre de collaborateurs augmenter significativement d’années en années. C’est à ce sujet que nous avons interviewé Rony GERMON, Co-auteur du livre Le crowdfunding : les clés du financement participatif.

Le crowdfunding n’est pas un phénomène récent malgré ce que l’on peut penser

crowdfunding les clés du financement participatifEn effet, le crowdfunding n’est pas un phénomène récent. Prenons l’exemple du financement du piédestal de la Statue de la Liberté, si la statue en elle-même est un cadeau de la France aux Etats-Unis, le piédestal  a été financé via une forme de crowdfunding.

De façon plus récente, le crowdfunding a été utilisé comme mode de financement de la première campagne de Barack Obama à la présidence des Etats-Unis.

Internet a joué un rôle important dans le développement du Crowdfunding

L’atout fabuleux d’Internet, c’est de jouer le rôle d’une énorme caisse de résonnance capable de fédérer une masse importante de foule (crowd) pour financer (funding) des projets de toutes natures.

Internet permet au Crowdfunding ou financement participatif d'évoluer et donc de sortir de l'ombre.
Internet permet au Crowdfunding ou financement participatif d’évoluer et donc de sortir de l’ombre.

Quelle est l’ampleur du crowdfunding en France ? Avez-vous des chiffres ? 

Si on se base sur les chiffres donnés par Finance Participative France (l’association national qui regroupe l’ensemble des plateformes de crowdfunding agissant sur le territoire) sur l’année 2014, nous pouvons observer qu’il y a plus de 152 millions d’euros qui ont été prêtés via le crowdfunding. Soit presque deux fois le chiffre de 2013 à savoir 78 millions d’euros prêtés grâce à cette forme de financement. La croissance est donc conséquente et rapide. Si nous revenons quelques années en arrière, en 2011, il n’y avait que 11 millions d’euros financés grâce au crowdfunding.

Combien y a-t-il de contributeurs ?

Pour l’année 2014,  1,3 millions de personnes ont prêtés, donnés, ou investis de l’argent grâce au crowdfunding.

Quel est l’investissement moyen ?

L’investissement moyen va dépendre de la forme de crowdfunding. En 2014, l’investissement moyen était de 60 euros pour le don, 561 euros pour le prêt, et 4,470 euros pour l’investissement capital. 

Quelles sont les différentes formes de financement ?

Il y a 4 grandes catégories de crowdfunding :  Nous avons le don, la forme de financement la plus courante (œuvres caritatives, de solidarité). Vient ensuite la contrepartie, la plateforme la plus connue et qui a démocratisée le phénomène en France est KickStarter. Puis, il y a l’investissement dans les entreprises, comme Anaxago. Dernière forme, le prêt, et là on a noté il y a peu de temps, l’introduction en bourse du leader américain du prêt sous forme de crowdfunding, Lending Club. Même si il y a ses 4 formes de crowdfunding, il y a un phénomène de fertilisation croisée qui fait que l’on pourra avoir des mélanges de ses formes de crowdfunding.

Nous pouvons aussi remarquer une spécialisation des plateformes dans plusieurs niches

En effet, face au grande plateforme généraliste de crowdfunding, nous observons de plus en plus de plateformes qui vont s’implanter sur des secteurs de niches.

Par exemple, Touscoprod pour le cinéma. Des plateformes qui seront dédiées à la bande-dessinée, d’autres seront dédiés à la mode. D’autres comme Miimosa, seront dédiées au milieu agricole. Il y a de plus en plus de type de plateformes.

Avez-vous des exemples d’entreprises ou de services qui ont grandi grâce au crowdfunding ?

Nous avons des exemples de succès. Par exemple, FormLabs qui produit un type particulier d’imprimante 3D. Nous avons l’OculusRift qui a été racheté par Facebook. On a également l’Apple Pay qui fait partie des premières montres connectées. Tous ses exemples sont des exemples d’entreprises qui ont réussis grâce au crowdfunding.

Ce sont des exemples qui font rêver mais la plupart des financements se soldent par des échecs finalement

Il ne faut pas oublier qu’un investissement dans le crowdfunding, c’est un pari sur l’avenir. Comme aucun n’est « Madame Irma », ce pari sur l’avenir peut à la fois être une réussite ou un échec. Nous connaissons des entreprises qui ont lancés des produits qui ont été des flop, comme la bague connectée. Puis nous avons des entreprises qui ont dû subir, compte-tenu des délais de livraison largement dépassé, des critiques de leurs premières bases de financeurs. FormsLab a été dans ce cas là. Nous avons aussi l’exemple de Lima, qui sont des exemples de campagnes qui ont pris du temps pour livrer le produit final.

Pour limiter les échecs, existe t-il une loi sur le Crowdfunding ?

La France a été pionnière en terme de législation sur le crowdfunding. Il existe une loi qui aide les entreprises du secteur à se développer, mais également, qui protège les investisseurs. A travers cette loi, elle a crée le statut de conseiller en investissement participatif mais aussi  celui d’intermédiaire dans l’investissement participatif. L’un concernant les plateformes, l’autre, l’individu.

Puis, elle a crée des paliers pour le crowdfunding sous forme Equity. Une même personne ne peut pas prêter plus de 1.000 euros pour un même projet sous forme de crowdfunding Equity. De même, une entreprise ne peut pas lever plus d’1 million d’euros par an sous forme de crowdfunding. Cependant, quand nous observons ce qui se passe aux Etats unis où le job-act fixait aussi un seuil de prêt similaire, on peut espérer qu’en France aussi, cette limite pourra être levée.

Si on réussit à augmenter ces plafonds, le crowdfunding remplacera t-il le prêt bancaire ?

Personnellement, je ne le pense pas. Le crowdfunding va modifier les relations que la banque a avec ses clients, qu’ils soient particuliers ou professionnels. Tout simplement car le crowdfunding répond à une demande, donner du sens à leurs investissements. Cela peut être un véhicule financier pour fédérer l’épargne des clients pour l’investir dans des projets d’économie réelle, des projets censés. Mais également, dans le financement de création d’entreprise, puisqu’à travers les prêts, on permet de ventiler le risque.

L’avantage du crowdfunding, c’est que la première base de financeurs permet de préfinancer le lancement d’une activité mais également de la tester concrètement sur un marché.

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Andy Malunda

Andy est Assistant Web Marketing chez Visionary Marketing. Ses missions incluent la rédaction d'articles et la réalisation de vidéos pour le compte de Visionary Marketing.

7 commentaires

  1. Bonjour, merci pour cet article visant à vulgariser le crowdfunding
    Je note une erreur, attention, on peut investir en Equity Crowdfunding sous forme d’actions sans plafond, hormis celui de 1 000 000 € par projet.
    Philippe GABORIEAU, Fondateur de la plateforme de financement participatif Happy Capital

    1. Bonjour M.Gaborieau, merci pour votre remarque, nous prenons contact avec Rony Germon pour en savoir plus sur ce sujet et apporter une modification à notre article si nécessaire.
      Bonne journée,
      Visionary Marketing – Cédric

    2. Bonjour Monsieur Gaborieau,
      Tout d’abord merci pour votre commentaire. Nous avons contacté Rony GERMON qui a bien confirmé avoir fait une légère confusion entre le crowdfunding sous forme de prêt et Equity, en ajoutant le Décret n° 2014-1053 du 16 septembre 2014 relatif au financement participatif:

      « Art. D. 548-1.-Un crédit mentionné au 7 de l’article L. 511-6 ne peut excéder 1 000 euros par prêteur et par projet. La durée d’un tel crédit ne peut excéder sept ans. Le taux d’intérêt conventionnel d’un tel crédit ne peut, lorsqu’il relève d’une des catégories de prêts mentionnées dans l’arrêté du ministre chargé de l’économie et des finances pris en application de l’article L. 313-3 du code de la consommation, dépasser le seuil applicable à cette catégorie et, lorsqu’il ne relève d’aucune de ces catégories, dépasser le taux mentionné à l’article L. 313-5-1.
      « Un prêt sans intérêt mentionné à l’article L. 548-1 ne peut excéder 4 000 euros par prêteur et par projet.
      « Un porteur de projet mentionné à l’article L. 548-1 ne peut emprunter plus d’un million d’euros par projet.

      Cordialement.
      Visionary Marketing – Andy

  2. Bonjour, article très intéressant. Je suis de l’avis de Mr GABORIEU, mais dans notre pays à Madagascar, tous les investisseurs contribuant même une petite somme de 10 euros deviennent actionnaire, http://kapital-plusplus.com/comment-ca-marche/ , ces investisseurs gagnent alors une dividende à partir de la réalisation du projet

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