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Gendarmerie nationale : le digital s’invite sur la route

Au détour d’une route de campagne, vous apercevez une patrouille de gendarmerie. Cette fois, vous n’y coupez pas. « Vos papiers s’il vous plaît » : un contrôle de routine. Vous tendez vos documents au gendarme pour vérification. Soudain, à votre grande surprise, ce dernier dégaine… son smartphone. Non, l’officier de gendarmerie n’est pas en train d’envoyer un texto à son épouse : il scanne votre carte grise et votre passeport sur son téléphone mobile, qui va comparer vos documents officiels avec une base de donnée sécurisée. Vous avez tous vos points, vos papiers sont en règle… « Merci, circulez ».

« 2017 sera l’année de la digitalisation de la Gendarmerie », selon le colonel Yves Mazin. Quelque 60 000 smartphones et tablettes tactiles seront en effet distribués en cours d’année aux gendarmes français, afin de moderniser leurs process et, notamment, les contrôles routiers. Fichiers des immatriculations, base des véhicules volés, base des permis de conduire, messagerie sécurisée, dépôt de plainte.. Un grand nombre de procédures seront désormais dématérialisées. Une (r)évolution pour la gendarmerie, qui reflète celle que vit l’ensemble du secteur de la conduite et de la route.

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« 2017 sera l’année de la digitalisation de la gendarmerie », selon le colonel Yves Mazin.

La transformation numérique de tout un secteur

Si les promesses de voitures autonomes font rêver plus d’un conducteur, la transformation numérique de nos habitudes de conduite passe, dès à présent, par une série d’innovations plus immédiatement applicables. Lors d’un contrôle, les automobilistes britanniques, par exemple, pourront bientôt présenter leur permis de conduire en version digitale.

Au Royaume-Uni, la Driver and Vehicle Licensing Agency (DVLA), qui avait déjà opéré la transition du traditionnel permis papier vers un format « carte de crédit », travaille d’arrache pied à la création d’un nouveau permis digitalisé. Une fois que la sécurité et l’aspect infalsifiable de celui-ci seront assurés, il sera stocké dans un portefeuille électronique, tel que l’Apple Wallet des iPhones, à côté des cartes bancaires ou de fidélité des conducteurs.

La DVLA anglaise est partie d’un constat simple : aujourd’hui, tout un chacun a plus fréquemment son smartphone dans sa poche que son permis de conduire. Pour autant, le nouveau permis digital n’aura pas vocation à se substituer au permis en plastique. Il sera complémentaire.

La complémentarité numérique-physique est le maître mot qui caractérise les nouvelles solutions imaginées pour faciliter le quotidien des conducteurs… et de ceux qui aspirent à le devenir. A l’image de l’application « Permis école », qui entend transposer sur nos smartphones les traditionnelles séances de code. L’appli propose ainsi des cours, des séances de révisions des panneaux de signalisation ou encore des tests auxquels l’utilisateur doit répondre en un temps imparti. Selon les créateurs de Permis école, les questionnaires sont validés par des moniteurs d’auto-école agréés, et ils respectent le programme de l’examen officiel. Mais ici encore, l’objectif n’est pas de remplacer les leçons de code classiques. Il s’agit bien d’un outil complémentaire, destiné à rafraîchir la mémoire des candidats ou à réviser une dernière fois avant l’examen final. Depuis peu, les aspirants conducteurs peuvent également s’inscrire à des auto-écoles en ligne, qui offrent le double avantage de pouvoir obtenir son permis plus rapidement et à moindre coût.

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Comme la Gendarmerie nationale, les auto-écoles passent aussi au digital !

Auto-écoles numériques : l’humain prime toujours

Conséquence de la dernière réforme du permis de conduire, l’uberisation des auto-écoles fait beaucoup parler d’elle. Concurrençant les écoles traditionnelles, les auto-écoles 2.0 misent sur le numérique afin de faciliter l’apprentissage et le passage de l’examen. Surtout, ces start-up, en mettant en relation élèves et moniteurs de conduite, démocratisent l’accès au fameux papier rose, en faisant baisser les prix. Beaucoup de jeunes apprentis sont, en effet, contraints de devoir travailler en parallèle de leurs études afin de s’offrir les précieuses heures de conduite nécessaires à l’obtention du sésame.

Si certaines de ces pépites du Web ont choisi le modèle « tout numérique », alimentant, à raison, le procès en ubérisation, ce n’est pas le cas, par exemple, d’Auto-école.net. Bien qu’elle soit la première à s’être lancée, dès 2014, sur le marché du permis en ligne, la start-up a toujours misé sur le mariage entre service digital et présence physique. Forte de 17 agences « en dur » disséminées à travers la France, Auto-école.net met en relation ses clients avec des moniteurs agréés, combinant la facilité d’accès du Web avec les traditionnelles heures de conduite sur route. Un mariage entre modernité et tradition que semblent plébisciter les conducteurs français.

S’ils sont friands d’innovations technologiques, les Français ne sont pas prêts à se passer de l’indispensable aspect « humain » de l’apprentissage de la conduite. Ainsi, selon un sondage Ipsos réalisé en novembre 2014, ils sont pas moins de 74% à juger « que l’apprentissage du code et de la conduite nécessite un suivi pédagogique dans des locaux adaptés par des moniteurs expérimentés ». Il s’agit pour eux d’une question de sécurité, puisqu’ils sont 97% à considérer que l’auto-école joue « un rôle important, voire primordial dans la sensibilisation à la sécurité routière ». En d’autres termes, si les Français souhaitent à 95% que les prix et les délais du permis baissent, ils restent attachés à l’auto-école traditionnelle.

Bastien Desplanques
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Bastien Desplanques

Consultant en marketing digital, expert en marketing mobile, Bastien Desplanques contribue à l'élaboration et à la mise en place de stratégies mobiles pour les entreprises.
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