Transformation digitale

Transformation digitale : une véritable aventure humaine

Transformation digitale ou transformation humaine ? Ou les deux ? Il en est de la transformation digitale comme de — feu — l’entreprise 2.0. Les termes ont changé, effets marketing obligent, mais la question, et les promesses que ces expressions véhiculent sont restées les mêmes : comment utiliser et mettre à profit les technologies qui, désormais, structurent notre vie privée, pour améliorer les performances de l’entreprise ? Des forums de discussion aux tchat bots, une multitude d’outils a émergé au cours de ces dix dernières années, pour la plupart adaptés de ceux que nous utilisons dans notre vie personnelle. Si l’utilisation de ces outils s’est montrée, dans ce cadre, relativement intuitive pour peu qu’ils remplissent une fonction correspondant à une attente, même non formulée, il n’en va souvent pas de même dans l’entreprise. Dès lors, la question de l’utilisation, de moins en moins pertinente au fur et à mesure du développement du cloud, s’est effacée pour laisser place à celle, bien plus épineuse, de l’adoption.

Transformation digitale : une véritable aventure humaine

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Si la majorité des entreprises a aujourd’hui compris que la tr
ansformation numérique ne se limitait pas au déploiement de technologies collaboratives (quoique parfois…), bien peu nombreuses sont celles qui ont suivi jusqu’au bout le chemin qui mène à une adoption harmonieuse et profitable de ces outils. Soit, une fois en service, les outils ne tiennent pas leur promesse d’accélérateur d’efficacité, soit seule une minorité se les approprie, allant parfois jusqu’à en détourner la finalité. Et ce, quels que soient le soin et les ressources apportés à la communication et à la gestion du changement.

Si la technologie est le point de départ, l’arrivée est uniquement affaire humaine, avec son lot de paradoxes, d’incohérences et d’irrationalité. En l’essence, la transformation digitale se conduit, mais ne se manage pas. Pour la réussir, il est indispensable de ne pas la considérer comme un projet, aussi ambitieux soit-il, mais de l’aborder en tant que transformation qui touchera jusqu’aux fondamentaux de l’entreprise, en tant qu’aventure humaine. Pour se faire, il est bon de rappeler quelques principes essentiels.

Les besoins et attentes de l’entreprise ne sont pas ceux de ceux qui y travaillent

Cela peut sembler évident à première vue, mais c’est pourtant une des vérités les plus souvent oubliées lorsqu’il s’agit de transformation digitale. L’entreprise en attend généralement une meilleure productivité, une plus grande efficacité ou davantage de créativité et de réactivité, mais ces objectifs, ainsi que les métriques qui y sont attachées, n’ont aucune signification sensible pour les employés. Ceux-ci n’adopteront de nouveaux outils ou de nouvelles pratiques de travail que lorsqu’elles leur apporteront un bénéfice personnel réel. Dès lors, il est nécessaire de capter leurs besoins en les aidant à les formaliser, et de mettre en avant les réponses que l’introduction de nouvelles technologies pourra LEUR apporter, de manière concrète et personnelle.

Transformation digitale : l’entreprise n’est pas une île

Il semble absurde de concevoir l’entreprise comme un univers différent, au sein duquel hommes et femmes adopteraient un système de pensée différent du reste du monde. C’est pourtant, en grande partie de manière inconsciente, de cette manière qu’elle se considère la plupart du temps, se coupant de ce simple fait de ses ressources les plus importantes :

  • De performance : Dans son célèbre « les employés d’abord, les clients ensuite », Vineet Nayar a exposé de quelle manière il a développé son entreprise en instaurant une culture de confiance et de transparence, et laissé l’initiative aux employés en contact direct avec les clients.
  • D’engagement : Lorsque la transformation digitale est affaire externe, orientée vers ses clients, viendrait-il à l’entreprise l’idée de les gérer de manière coercitive, de leur dicter leur comportement ? Non bien sûr, alors pourquoi se comporter autrement envers vos employés ? Ils sont les mieux à même de connaitre leurs besoins et d’utiliser les technologies à leur disposition pour y répondre, à condition toutefois que ces outils leur rendent de réels services.
  • De créativité : Dans notre vie privée, nous nous approprions sans cesse de nouveaux outils, inventons de nouveaux usages afin d’enrichir et de simplifier notre quotidien. Pourquoi en serait-il autrement en entreprise ? Une fois encore, il s’agit d’instaurer une atmosphère de confiance et d’initiative. Regardez par exemple comment Slack, la startup développant le service de messagerie du même nom, conçoit son programme de stagiaires.

 

L’interaction est le moteur des relations humaines

Favoriser l’adoption, c’est avant tout favoriser l’échange, la discussion et la communication interactive. Le comportement individuel n’a que peu à voir avec la création de valeur. De tous les mythes qui entourent les « digital natives », c’est peut-être celui d’un avantage lié à leur intimité avec les outils numériques. Leur atout véritable est celui de leur propension à interagir de manière permanente avec leur communauté, de s’appuyer sur les autres pour partager et pour apprendre.

transformation digitalePour avoir des chances de réussir, la transformation digitale doit avant tout se recentrer sur les valeurs et les attentes humaines, et non sur l’innovation technologique. « People unlimited » doit devenir le leitmotiv de ceux en charge de cette transformation. C’est d’ailleurs le titre de l’intervention d’ouverture du HR Tech World, l’une des plus importantes conférences sur le futur du travail, qui se tiendra à Paris, au Palais des Congrès, les 25 et 26 octobre prochains. Une intervention qui sera donnée par Gary Hamel, l’une des figures majeures de la réflexion sur le futur du management, et à laquelle je ne saurai que vous conseiller d’assister. Plus qu’à un Chief Digital Officer, c’est en réalité aux Ressources Humaines et au management qu’appartient la responsabilité de jeter les bases et d’orchestrer la nécessaire transformation digitale de l’entreprise.

 

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Thierry de Baillon

Thierry de Baillon has worked for Visionary Marketing from 2015 until 2017
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