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LinkedIn CV du monde règne sans partage

Qui n’a jamais vu un « expert des réseaux sociaux » avec 10 contacts LinkedIn ? Qui n’a jamais vu au contraire un Stakhanoviste des réseaux sociaux afficher fièrement son nombre de contacts professionnels dans son titre ? Qui ne s’est jamais fait « spammer » par un vendeur agressif ? Malgré sa popularité, sa simplicité de fonctionnement et ses 400 millions d’utilisateurs, LinkedIn est difficile à maîtriser parfaitement, et il est nécessaire d’apprendre cet outil qui est bien plus compliqué qu’on ne pourrait le penser, avant de se décrédibiliser en adoptant les mauvais réflexes.  Joëlle Walraevens, auteure de Linkedin, guide pratique, nous présente sa vision de cet outil indispensable dans le mode professionnel.

Google comme outil de… recrutement

Le moteur de recherche de Mountain View permet au recruteur de trouver bien des choses : Pour cela, et afin d’éviter de devoir trier dans des masses conséquentes de résultats inutiles, il est fortement recommandé de faire des recherches avancées en utilisant les fameux champs booléens, comme nous vous le conseillions dans un article paru il y a peu sur notre blog. Selon Joëlle Walraevens, « ces recherches spécifiques combinées avec Linkedin et Viadeo m’ont permis d’ouvrir des portes que je n’aurais pas ouvertes autrement ».

Faut-il enterrer Viadeo ?

Le problème de Viadeo est qu’il n’évolue pas forcément dans le bon sens. Récemment, ce réseau professionnel de 65 millions de membres a vendu la Chine pour se recentrer sur la France. « Etant en difficulté, il tente d’innover, mais d’un point de vue stratégique, on voit que de plus en plus d’entreprises arrêtent d’investir dans Viadeo et se recentrent sur Linkedin, Twitter et Facebook, qui sont les trois grands réseaux sociaux qui avancent » précise Joëlle. C’est le même constat que nous avions fait il y a un an de cela, lorsque nous expliquions le déclin de Viadeo au travers de la loi de Zipf.

Linkedin : un média social qui innove et investit

A l’inverse, Linkedin grandit par croissance externe en rachetant des entreprises qui apportent une réelle valeur ajoutée en termes de service. Cela a commencé par mspoke, puis ChoiceVendor, SlideShare, Job Matching Pulse, Connectifier, Lynda

Linkedin évolue, se professionnalise ajoute des services, et rachète ses concurrents en se posant toujours la question « qu’est-ce que je peux apporter de plus à mes clients ? ». Une machinerie bien huilée pour conforter sa position de leader sur ce marché.

Et LinkedIn ne se contente pas de ce marché, comme le montre la récente acquisition de Lynda. Même si le e-Learning a certainement un avenir radieux, « il y a quand même encore ce besoin de contact humain, que j’ai vu moi-même lors de mes interventions» nuance Joëlle. « En revanche, c’est un bon moyen d’avoir des complémentarités comme on l’a dans les Moocs ».

LinkedIn, CV du monde

La question que l’on se pose légitimement, c’est si le succès de LinkedIn amène désormais l’outil en ligne à remplacer le CV traditionnel. Joëlle Walraevens nous apporte une réponse nuancée :

« Quand j’entends dire ‘j’ai mis mon CV sur Linkedin’, cela me fait friser les oreilles parce que LinkedIn est bien plus qu’un CV. Mais il ne faut pas pour autant abandonner le CV papier, d’autant plus qu’il existe des outils comme DoyouBuzz qui permettent de créer des CV à l’aide de modèles plus originaux qu’un document Word ». L’intérêt de créer un CV « figé », non interactif et condensé en une page ou deux, est de synthétiser et aller à l’essentiel. Faut-il  obligatoirement être dans LinkedIn pour trouver un emploi ? « rien n’est obligatoire » répond Joëlle. « Mais sans LinkedIn, trouver un emploi va prendre plus de temps : il y a des personnes qui ont fait le choix de ne pas se positionner sur les réseaux sociaux » mais est-ce bien raisonnable ? Telle est la question.

LinkedIn est l'outil indispensable pour développer son réseau, mais comment s'en servir de façon optimisée ?
LinkedIn est l’outil indispensable pour développer sa toile, mais comment s’en servir de façon optimisée ?

Il y a cependant des métiers des secteurs « secondaires, voire primaires » où le réseau social n’offre qu’un intérêt limité et peu d’utilité. Ces métiers sont néanmoins en train de se rendre compte que des réseaux sociaux tels que Facebook peuvent être un endroit intéressant pour eux, même s’ils ont du mal à s’y mettre : ils réalisent que cela va être un passage obligatoire, car d’autres personnes du même métier réussissent grâce à cela. Cela interpelle, et un étudiant qui ne veut pas aller sur Linkedin ne fait pas un très bon choix car une fois que l’on se rend compte des bénéfices apportés, on comprend vite l’intérêt d’y être : « c’est quelque part comme si l’on vous offre un billet d’avion pour partir aux Etats Unis, et vous répondez ‘non merci, j’ai peur de l’avion’ ; c’est de se fermer la porte à beaucoup d’opportunités ».

Et le social Selling ?

Comme nous l’avons abordé il y a quelques jours sur ce blog avec Hervé Kabla et Sylvie Lachkar, LinkedIn est un formidable outil de Social Selling, notamment grâce à l’outil de lead generation. Avec toutefois une dérive possible vers le hard-selling… « Certains réseaux sociaux sont dédiées au business de proximité et de recommandation. Mais ce n’est parfois pas facile de réinventer la roue ».

Des stakhanovistes et des experts

On rencontre souvent des Stakhanovistes de Linkedin et de réseaux sociaux très fiers d’annoncer leurs centaines de milliers de contact. Joëlle Walraevens partage notre exaspération à ce sujet : « certaines personnes sont en effet sur Linkedin avec cette logique de faire du networking, pour le plaisir de faire du réseau. Cela est particulièrement le cas dans les pays anglo-saxon comme l’Australie et les Etats Unis, où certains affichent fièrement leur nombre de contacts. Ma vision su terrain est plus pragmatique : à quoi ça sert ? Pourquoi suis-je sur LinkedIn ? Ce sont les deux premières questions à se poser. L’étape d’après est de construire une base de contact en bonne intelligence, qui corresponde à son objectif. Sinon, c’est juste pour se ‘vulgariser’ ». Rein n’empêche toutefois d’être open networker et d’être ainsi ouvert à des personnes que l’on ne connaît pas, mais que l’on choisit (intérêt commun, possibilité de se rencontrer dans un futur proche…).

A l’inverse, il est courant de voir des profils d’ « expert des médias sociaux’’ qui ont 10 contacts…  » C’est le boomerang dans l’autre sens… S’autoproclamer expert des médias sociaux quand on voit le nombre de médias sociaux qui existent… Je n’ai moi-même pas voulu mettre « expert sur Linkedin ». Il y a à apprendre tous les jours de cet outil qui évolue énormément. C’est très joli, ça fait beau d’être expert. Mais un expert des médias sociaux qui n’a pas de contacts ou un profil à moitié rempli n’est pas vraiment crédible… », conclu Joëlle.

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Cédric Jeanblanc

Cédric is a Web Marketing consultant at Visionary Marketing. He was named "Rising Star of Content Marketing" by the Content Marketing Academy in 2017, he specializes in the production of multimedia content, feature articles, videos and podcasts. _________________________ Cédric est consultant en marketing Web chez Visionary Marketing. Il a été nommé "Rising Star of Content Marketing" par la Content Marketing Academy en 2017. Il est spécialisé dans la production de contenus multimédia, d'articles de fond, de vidéos et de podcasts. More »
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