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Economie : plus de concurrence tue-t-elle la concurrence

la sélection du jour est cet article daté de 2006 (le temps passe), pris sur ce même blog …

… Dans lequel je commentai le livre intitulé « la règle de trois ». Je me rends compte aujourd’hui que cette analyse est encore – ou peut-être même encore plus – pertinente, et j’ai donc décidé de remettre cet article à l’ordre du jour, de le traduire en français, et de le soumettre à votre lecture aujourd’hui :

Avez-vous déjà remarqué que la plupart des marchés, lorsqu’ils sont assez mûrs, finissent par être dominés par trois acteurs principaux ? il ne s’agit point d’une machination, mais d’un phénomène économique bien connu, décrit par deux auteurs : Sheth et Sisodia dans leur ouvrage intitulé « la règle de trois » (acheter l’ouvrage sur Amazon); les deux auteurs ont mené cette enquête dans leur livre, disponible également en version électronique (acheter la version kindle sur Amazon).12manage.com annonce sur son site que cela n’est pas applicable à l’Europe. Au contraire,  et à toute autre zone géographique d’ailleurs, pourvu que les marchés locaux soient ouverts à une concurrence libre, non biaisée et transparente (je sais, il s’agit d’un paradoxe, la libre concurrence même à moins de concurrence en fin de compte).

Par exemple, si l’on veut prendre l’exemple du marché des télécoms, il est bien possible que vous trouverez que cette règle s’applique sur chaque pays individuellement (ou chaque zone d’influence). Il s’agit de marché multi-nationaux, et non de marché globaux. Ceci ne veut en aucun cas dire que la règle est fausse, mais juste que ces marchés, fortement réglementés, sont l’objet de l’introduction régulière de dispositifs d’incitation à la concurrence.

Aux États-Unis, la situation est très différente ; il y a quelques décennies, AT&T fut coupé en petits morceaux par le régulateur, mais en fin de compte, la règle de trois s’est encore appliquée (Stephen Colbert a décrit ce phénomène dans un sketch désormais classique, cliquez sur l’image de Colbert ci-dessous pour en voir un extrait en Anglais). le processus qui consiste à introduire plus de concurrence s’est interrompue cependant après ce phénomène, ce qui n’est pas le cas dans certains marchés européens, où de nouveaux dispositifs sont constamment mis en place pour raviver la concurrence et tirer les tarifs vers le bas (je travaille pour un opérateur, les commentaires sont volontairement neutres pour des raisons évidentes).

Là où les marchés sont déjà fortement mondialisés (prenons l’exemple le plus symbolique du marché des fast-foods, la règle s’applique bien au travers de l’Europe avec des acteurs comme McDonald’s, Quick et Burger King puis tout un tas d’acteurs de niche par exemple. Cela veut-il dire que le but ultime de la concurrence ouverte est d’arriver à moins de concurrence? N’est-ce pas un paradoxe intéressant ?

Un commentaire final, est que tous les marchés ne sont pas, même dans le secteur des high-tech, véritablement mondialisés. Alors que le marché informatique l’est par exemple (mêmes marques, consolidation forte, mêmes produits vendus d’un coin de la planète à un autre etc.) d’autres ne le sont pas. En outre, un marché multinational (c’est-à-dire, une concaténation de marchés fortement différents sur un grand nombre de pays) n’est pas la même chose qu’un marché véritablement mondialisé. Dans les marchés multi-nationaux, de grandes différences persistent, même si la marque elle-même et mondiale.

La loi de Zipf

Seth Godin a déjà décrit ce phénomène de manière différente, dans son célèbre livre intitulé « unleashing the idea virus« . Voici le passage où il décrit ce qu’il appelle la loi de Zipf (le livre lui aussi est assez ancien, mais cela n’a aucune importance, ce que Seth décrivait à cette époque est toujours vrai).

Cet effet a  un nom. Il s’agit de la loi de Zipf, d’après Georges Kingsley Zipf (1902-1950), philologue et professeur à l’université de Harvard. il a découvert que le mot le plus populaire dans la langue anglaise (« the ») est utilisé 10 fois plus que le dixième mot le plus populaire, 100 fois plus que le centième mot le plus populaire est 1000 fois plus que le millième mot le plus populaire.

 

Il a également découvert que ce même effet s’applique aux parts de marché pour les logiciels, les sodas, les automobiles et sucreries et la fréquence du nombre de hits sur une page Web. le schéma ci-dessus montre le nombre de visites réelles sur les différentes pages du site Web de Sun (NDLR : en 1996). Sur le terrain, la plupart du temps, être le numéro 1 est clairement plus favorable que d’être le numéro 3 ou le numéro 10. Il n’y a pas de distribution linéaire des récompenses, encore moins dans un monde interconnecté. Sur le Net, les enjeux sont encore plus grands. Le marché lié à la capitalisation de Priceline, eBay et Amazon (NDLR toujours en 1996) approche les 95 % du marché total de la capitalisation de toutes les autres valeurs du e-commerce combinées. A l’évidence, il y a une prime au vainqueur.

Poursuivez votre lecture : https://www.12manage.com/methods_sheth_rule_of_three.html

Yann Gourvennec
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Yann Gourvennec

Yann Gourvennec created visionarymarketing.com in 1996. He is a speaker and author of 6 books. In 2014 he went from intrapreneur to entrepreneur, when he created his digital marketing agency. ———————————————————— Yann Gourvennec a créé visionarymarketing.com en 1996. Il est conférencier et auteur de 6 livres. En 2014, il est passé d'intrapreneur à entrepreneur en créant son agence de marketing numérique. More »
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