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le futur de l’influence (1/3) – #tfoi

Je me suis rendu à l’invitation de Traackr dans les locaux de Publicis Consultants le 18/04 en fin de soirée afin d’assister à une conférence sur le futur de l’influence, organisée à l’initiative de Stanislas Magniant de Publicis et de la société Traackr, éditeur d’une solution de mesure de l’influence. Il y avait 2 invités d’honneur à cette soirée, d’une part notre confrère et ami PPC (Pierre Philippe Cormeraie) et d’autre part, Pierre Loïc Assayag, co-fondateur de la société Traackr, co-organisateur de l’événement. Commençons notre compte-rendu en 3 parties, par l’introduction de Stanislas Magniant . [http://bit.ly/tfoivision pour rassembler les 3 parties]

lire les 3 articles

“Cette présentation ne sera pas un cours d’influence” a d’emblée averti Stanislas. Modestie tout à son honneur, ce qui ne l’a pas empêché de nous livrer un joli panorama et quelques pépites quant à l’évolution des relations avec les “influenceurs”.

Les marques n’arrivaient pas à travailler avec les forums

“Il y a eu une période où il y avait la révolution, la période Le Meur, où il fallait faire tout avec les blogueurs” a-t-il poursuivi. Tout cela avait l’air terriblemen sophistiqué, et puis finalment, “on s’est aperçu que c’est assez standard”. Le Web collaboratif n’était pas vraiment nouveau “mais les marques n’arrivaient pas a travailler avec les forums” a dit Stanislas. “On ne peut pas inviter un forum mais on peut inviter un blogueur”, c’est cela qui, au début, a changé la donne et a fait entrer le monde du contenu généré par l’utilisateur dans celui, plus BCBG, des RP.

stanislas

[Stanislas Magniant , didactique sans être magistral]

Le “command center c’est un peu Star Trek”

“Il y a un nouveau saut qualitatif et toutes les marques aujourd’hui veulent leur ‘command center’** ; on est très loin de la grille Excel et on est passés à Star Trek !” Ce ne sont plus quelques blogueurs qui peuvent être influenceurs a dit Stan, et “aujourd’hui tout le monde peut être un influenceur, même s’il n’a jamais écrit un billet de blog”.

Le côté vicieux de l’influence

Or, si les marques se sont équipées pour tout écouter, maintenant on est sur le temps réel (un mouvement que j’ai personnellement anticipé il y a déjà plusieurs années, en privilégiant travail actif vs. veille passive) et comme les consommateurs savent qu’on est en temps réel, ils savent qu’ils peuvent avoir des réponses plus rapides et ils jouent de ça. “Aux États Unis il y a des consommateurs qui monnaient leur influence sur trip Advisor et Trip Advisor c’est la quintessence du côté vicieux de l’influence”.

** le command center est une offre de veille permanente du Web social proposée par Salesforce.com

Le Cluetrain Manifesto … et il y a encore des marketers qui le découvrent … soupirs !

Stanislas a rappelé le cluetrain manifesto et le commandement no. 83 qui dit que « nous voulons être pris au sérieux comme un journaliste du wall street journal » et “cela pose sacrément des problèmes” a-t-il complété.

Si nous sommes devenus tous des influenceurs (on ne rentre pas dans les débats théoriques surtout sur le nombre de followers et de Malcom Gladwell), chez Publicis “on sait que créer un statut d’influenceur et le maintenir ce n’est pas un petit boulot et cela prend énormément de temps » a rappelé Stanislas donc en fait ce n’est pas aussi simple d’être un influenceur … Et de le rester.

Votre  serviteur pourrait vous en écrire un roman, qui écrit sur Internet depuis … 1996 ! D’ailleurs, avec Hervé Kabla, nous sommes en train de l’écrire et même de finir de l’écrire ce roman (http://amonboss.com)

Des logiques d’essaims … et des journalistes … toujours là !

Mais … Il y a de plus en plus de logiques d’essaims où les influenceurs se regroupent autour d’un hashtag et c’est le groupe qui devient influenceur, pas les individus. Et cela peut avoir un impact sur les marques à dit Stanislas. Bloomberg, par exemple, prend les flux twitter depuis quelques jours et “cela apparaît maintenant sur les terminaux Bloomberg et ce n’est pas neutre maintenant d’avoir des tweets sur ces écrans” a précisé Stanisla. C’est une période un peu dure pour les blogs mais les blogs qui restent sont ceux qui se sont inscrits dans la durée… Et tout cela s’est professionnalisé. Nous pouvons en effet confirmer cela, et en profiter pour remercier les lecteurs fidèles de Visionarymarketing.com

Ce qu’on oublie toujours a conclu Stanislas, c’est que les plus gros influenceurs restent les journalistes. 

à suivre …

Yann Gourvennec
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Yann Gourvennec

Yann Gourvennec created visionarymarketing.com in 1996. He is a speaker and author of 6 books. In 2014 he went from intrapreneur to entrepreneur, when he created his digital marketing agency. ———————————————————— Yann Gourvennec a créé visionarymarketing.com en 1996. Il est conférencier et auteur de 6 livres. En 2014, il est passé d'intrapreneur à entrepreneur en créant son agence de marketing numérique. More »

12 commentaires

  1. Merci Yann de ces compte-rendus commentés et raisonnés, une grande valeur ajoutée pour les absents à la réunion 😉

    L’essaim d’influence contre l’individu influenceur ? Je pense que cela ne s’oppose pas car qui constitue l’essaim si ce n’est une somme d’individus interagissants ?

    Comment se forment les opinions, les goûts, les choix de ces individus ? Avec les mainstream média mais pas seulement. Et au passage où se forment les opinions des journalistes ? Sur le Web aussi.

    On sait que le blogueurs influenceur est un mythe. C’est réducteur et l’influence n’est pas un statut absolu qu’une marque peut louer ou acheter. Chacun possède juste une certaine influence relative dans un secteur. Certains plus que d’autres.

    Je vois dans cette présentation la confirmation de la justesse de l’approche communautaire. Avec des communautés qui peuvent être très volatiles.

    Cela dit, même si l’utopie blogueur-influent-journaliste-citoyen à pris un coup de vieux, je trouve que les blogs se maintiennent bien. Souvent de la qualité maintenant que la mode est passée.

    1. Merci à toi de prendre le temps de les lire et de les commenter.
      D’accord avec toi sur la non opposition des essaims et des individus, bien-sûr. Je hais les approches binaires ; en digne fils spirituel d’Edgar Morin …

      OK aussi pour tes autres commentaires qui trouveront autant d’échos dans notre futur livre, qui est vraiment très proche du bouclage et va entrer dans sa phase d’assemblage/relecture/corrections.

  2. Pour prolonger la reference a « Cluetrain », un autre mouvement de fond c’est l emergence des « networked markets » c’est a mon avis cela qui modifie la fonction et la nature des influencers.

    Une grande partie des influencers d aujourd’hui creent leur audience en « grass root » en se focalisant sur un « networked market » alors que les journalistes (en general) heritent de l audience de leur employeur et la font fructifier.

    Le journal etait un peu le mainframe et maintenant, « The network is the influencer » 😉

    1. merci de ces précisions Dominique. Ceci étant, les journalistes travaillent aussi en réseau. D’ailleurs, les blogueurs, comme les journalistes ont le même défi de ne pas passer du statut d’influenceur, à celui de relai d’influence (ou sous influence, encore pire)

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