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Twitter envahi par les ados, les influenceurs sur Google+ … ?

Twitter est-il envahi par les ados ? Cet article de Mathias Riquier, à la fois pertinent et un brin impertinent (les commentaires valent le coup d’oeil) sur la mutation – à peine entamée – de la twittosphère française. En attendant que la campagne électorale de 2012 vienne relever le niveau (oui, on peut considérer que cela est de l’humour, même douteux) comme l’évoque le Figaro du 9 novembre (réservé aux abonnés), les blogueurs et influenceurs de tout poil pourraient bien être en passe de migrer vers … Google+ (si si, vous  devez vous en souvenir, on en parle de temps en temps).

Twitter envahi par les ados, les influenceurs vont-ils devoir se réfugier sur Google+ … ?

Twitter envahi ados
Twitter est-il envahi par les ados ?

Car voici une tendance que je remarque depuis un temps, certains de nos amis hyper actifs de la souris comme Jeremiah Owyang par exemple, ou Bertrand Duperrin de ce côté ci de l’Atlantique, ont tendance à de plus en plus favoriser le nouveau réseau social qui pourrait bien ne pas tarder à devenir le nec plus ultra de la branchitude numérique. Pour ceux qui vont rester scotchés sur Twitter, il faudra se contenter de #lealatepu et autres élucubrations/cyberbabillages du style #CeMomentGénant. Soupirs … Finalement, je vais peut-être aussi basculer sur Google+.

Twitter est-il envahi par les ados, nous vous proposons ce billet qui, ayant disparu du Web, est reproduit sur ces pages.

La twittosphère française est-elle devenue un repaire d’ados ?

Twitter, comme Facebook en son temps, prend assez d’ampleur pour qu’un réel mélange de tranches d’âges et de catégories socio-professionnelles s’opère, en douceur. Les early adopters, forcément snobs, râlent un peu. Et on aurait tendance à leur donner raison : le premier effet pervers d’une telle popularité, c’est l’invasion d’une frange d’individus qui ne peut, et ne doit pas comprendre ce qui se passe vraiment sur le réseau. Hélas, maintenant, en France, Twitter parle de Léa la tepu et de One Direction. Tout fout le camp.

L’aile technophile et cool de l’espèce humaine possède un penchant naturel à l’aigreur lorsqu’on la dépossède d’un objet, d’un espace social ou d’une idée à laquelle elle s’identifie. Fatalement, dès qu’un réseau social bien conçu réussit à s’imposer en dehors de sa sphère, c’est indéniablement ce qui se passe. Facebook, par les outils proposés, ayant a priori davantage de raisons de sombrer dans la popularité de bas étage, il n’y a guère de raisons de s’étonner. Twitter étant, par essence, un outil éditorial, il prend donc son intérêt lorsque ses membres ont quelque chose d’intéressant à partager à la communauté entière, et non pas à un cercle d’amis restreint. De fait, l’engouement progressif est plus difficile à saisir.

Cela dit, sans mode d’emploi, Twitter peut aisément être pris pour un mélange MSN – Caramail, un salon #dialogues comme on n’en fait plus, la fierté narcissique d’engranger du follower en plus. Twitter, à un certian niveau, serait-il un énorme malentendu ? La question ne mérite pas spécialement d’être élucidée par ses membres actifs, qui se suivent entre eux sans prêter attention aux divers émulsions « kikoolol » des strates inférieures. Mais les trending topics, à leur âge d’or, apparaissaient comme un excellent moyen de savoir rapidement quels étaient les gros titres du moment. Aujourd’hui, c’est un peu plus compliqué de faire le tri, et cette élite fait un peu la moue, toute dépossédée de son jouet qualitatif.

Un phénomène typiquement français ?

Pas uniquement. Après une courte recherche, on remarque évidemment qu’aux États-Unis ou au Royaume-Uni, ça ne respire pas non plus tout le temps la fraîcheur et l’envie d’élitisme journalistique. L’écart est plus subtil, et peut être comparé à la différence de qualité entre memes anglo-saxons et français : un peu plus « beauf », un peu moins drôles, beaucoup plus ado et niais, et qui sentent l’imitation maladroite. Les Skyblogs ont perdu leur hégémonie, il fallait bien à cette génération perdue un média de remplacement, rapide à intégrer et facile à utiliser, reprenant les mêmes codes éditoriaux que le blogging, ce que Facebook ne peut réellement offrir. L’inévitable exception française appliquée aux Internets.

L’histoire retiendra le premier trending topic purement français : Super Nanny, qui aura réussi à se taper l’incruste plus d’une heure alors que les « TT France » n’étaient pas encore mis en place. À côté d’Haïti, pour le style. Le lancement des local trends n’a évidemment pas effacé la tendance, et a naturellement posé les bases d’un partage subi, façon fuite des cerveaux moderne : les intellos restent camper sur les TT mondiaux ou américains, et les jeunes écervelés squattent les tendances françaises. Éternel recommencement : Facebook a élargi son panel d’utilisateurs français, et donc ramené une frange d’utilisateurs plutôt décevante dans son utilisation du réseau, lorsque la langue française a été proposée, au grand dam des über-connectés. Corollaires potentiels : le français est la langue de la lose et l’Éducation Nationale est toujours aussi nulle pour enseigner l’anglais à nos chers poupons.

Skyblog Syndrome

Les 1D, ça vous dit quelque chose ? Mais si, cet énième groupe de gamins attardés qui plaisent aux midinettes, nommé One Direction en version longue. Le débat du jour ? Vont-ils bosser avec Disney, oui ou non ? La réponse en TT du jour. La semaine dernière, tout stalker de guéguerre d’ados online a forcément suivi le topic #LeaLaTEPU, suivi de #AntiDanettoKetchup, deux excellents sujets éditoriaux qui ciblent directement deux comptes Twitter tenus par des individus visiblement décidés à envoyer du gros coup bas à l’ennemi, à coups de 06 qui fuitent. Il serait évidemment grotesque de faire l’impasse sur #BieberInFrance, sujet plus grand public (preuve en est, Flu a son avis sur la question) et qui brasse un nombre parfaitement stable d’utilisateurs. La liste est longue, et surtout, régulièrement mise à jour. Encore une chose : Cette frange d’utilisateurs parle régulièrement de trending topics, les TT étant devenus un sujet transversal et d’importance cruciale pour ceux qui en font partie.

Lorsqu’on remarque la prolifération de sujets d’ados dans les TT hexagonaux, et une fois passée la consternation, on ne peut qu’être, au moins un peu, béats d’admiration devant ce taux de réussite éditoriale. Le tas d’articles parus sur des blogs technophiles qui nous expliquaient comment utiliser correctement un hashtag n’était, en fin de compte, peut-être pas si inutile que ça : les gentils webjournalistes, les graphistes, les bloggueurs et tous ces gens à la caboche bien remplie ont simplement préféré l’utiliser comme une figure de style, un élément esthétique, un moyen d’utiliser l’ironie et le cynisme. Bref, ils se sont approprié l’outil, en le détournant, et en lui retirant son essence. Nos ados, bien élevés, ont compris le truc, et obéissent tranquillement à ce qu’on leur a dit de faire. Avec la volubilité inhérente à cette tranche d’âge, proche du flood perpétuel. Au fond, ces jeunes sont bien meilleurs que nous.

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Yann Gourvennec
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Yann Gourvennec

Yann Gourvennec created visionarymarketing.com in 1996. He is a speaker and author of 6 books. In 2014 he went from intrapreneur to entrepreneur, when he created his digital marketing agency. ———————————————————— Yann Gourvennec a créé visionarymarketing.com en 1996. Il est conférencier et auteur de 6 livres. En 2014, il est passé d'intrapreneur à entrepreneur en créant son agence de marketing numérique. More »

Un commentaire

    1. Bonjour Patrick, pas compris quoi? c’est moi qui ne comprends pas … Twitter est envahi par le grand public et notamment les jeunes, c’est assez clair. Le reste de l’explication est dans l’article en référence.

  1. Il y a un certain parti pris ici, Yann, c’est en tout cas mon point de vue (mon parti pris !). En effet, Twitter reste un outil communautaire. Il appartient donc à chacun de se créer sa propre communauté, celle qu’il suivra et qui, pour partie, le suivra en retour. Peu de chance donc de voir passer des tweets sur « Léa la tepu » si on ne suit pas ceux qui « s’expriment » sur le sujet.
    Du côté de Google + je lance les paris car pour l’instant j’ai le sentiment que ceux qui fréquentent régulièrement le réseau se résument à quelques irréductibles ! (je me base bien sûr sur mon propre cercle).
    En un mot, je pense que rien n’est encore joué, on lance les paris ?
    Cordialement.
    Isabelle

    1. Bonjour Isabelle. Mon réel parti pris, in abstracto et à l’origine (voir mes nombreux articles sur le sujet), était le même que le vôtre. Certes, Google+ reste un outil de blogueurs qui bloguent sur les blogueurs, mais n’oublions pas que cela a été le cas de Twitter de 2007 à 2010.

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