Marketing & Innovation

Réalité augmentée en affichage publicitaire : le Smartpaper

En affichage publicitaire, au delà du 2D, il y a la réalité augmentée. La plupart d’entre vous êtes familiers du code-barres 2D (cf. les explications de Wikipédia) notamment de son avatar le plus courant, le QR code (une invention de 1994 pour Toyota). Le QR code, c’est pratique, mais il y a aussi des limites : d’une part, peu sont ceux qui savent comment les générer. D’autre part, ils sont limités quant à l’utilisation de la réalité augmentée. Il existe bien des astuces comme celle qui consiste à créer une URL raccourci sur bit.ly et – sur la page avancée de ce service – d’en récupérer le QR code … Ouf ! Vous avez compris, tout cela est trop compliqué …

SmartPaper : de la réalité augmentée en affichage publicitaire

Réalité augmentée
la Tiguan de Volkwagen, pionnière de la réalité augmentée en affichage publicitaire avec le Smartpaper (cliquer pour agrandir et voir la mention en bas de l’affiche)

SmartPaper ouvre la voie de la réalité augmentée dans l’affichage publicitaire

C’est alors qu’Éric Seulliet, que je connais de longue date, et ses équipes, ont eu une idée à la fois simple et géniale : pour associer une image à une adresse Web, il suffit de … l’image elle-même ! Rien donc à créer de spécial ou de complexe ; il suffit de télécharger une application qui reconnaisse une image, une affiche publicitaire par exemple, qui devient ainsi un objet unique et auquel on peut ensuite associer une adresse Web. CQFD.

Eric Seulliet - Réalité augmentée

légende : n’importe quelle image, comme cette simple carte, peut servir de porte d’entrée à la réalité augmentée

Un concept gagnant… Et quelques défis

imageL’application en question, c’est SmartPaper, qui permet de faire bien mieux que les dispositifs existants. De nombreux annonceurs l’ont compris qui vont proposer ce dispositif bientôt, en couplage de leurs affichages publics (le pionnier du système étant VolksWagen, voir image ci-dessus). Reste le défi de la disponibilité de l’application sur toutes les plates-formes les plus populaires et, dernier point et non des moindres, de s’assurer que les consommateurs finals auront bien songé à télécharger l’application en question. Nos amis de SmartPaper, si ces défis sont surmontés, ont donc de beaux jours devant eux. Explications en détail et calendrier des sorties, avec l’entrepreneur Éric Seulliet :

Interview avec Eric SEULLIET est le co-fondateur de SmartSystem (dont SmartPaper est une marque déposée), Président de La Fabrique du Futur

Comment définiriez-vous SmartPaper?

  • C’est un nouveau système d’information et de diffusion, à partir d’une application Smartphone que nous avons voulu gratuite, qui permet par la simple visualisation d’un tableau ou d’un livre, ou de n’importe quel support papier, de déclencher et d’accéder à un ensemble très riche de contenus multimédias contextualisés.

C’est donc un nouvel outil de communication et d’information. Mais que permet-il de faire précisément ?

  • SmartPaper permet de visualiser tous types de documents imprimés, d’objets, de formes. Il adresse automatiquement cette visualisation à un serveur de reconnaissance. On reçoit instantanément, sans changer d’application, toutes les informations liées à l’objet visualisé.

Comme un appareil photo intelligent.

  • Oui, pour l’utilisateur, SmartPaper prend simplement l’apparence de l’appareil photo du smartphone. La prise de vue par exemple d’un document imprimé est automatiquement envoyée aux serveurs qui lui adressent en moins d’1,6 seconde des informations multimédias correspondantes. Ces informations sont organisées et lui sont adressées, dans SmartPaper, sous la même apparence qu’une application smartphone habituelle.

Comment ça marche ?

  • On visualise une page « augmentée ». Le serveur va reconnaître la page car on aura apposé l’icône SmartPaper près d’un mot en particulier (comme un appel de notes). On reconnaît cet icône lié au mot qui y est associé et on renvoie sur un contenu réalisé par l’auteur.

Cela devient un vrai produit multimédia tout en gardant l’aspect de livre. Le déclencheur c’est la couverture du livre avec pictogramme mais aussi les publicités dans les magazines.

C’est assez magique. Mais où est l’intérêt pour l’éditeur, pour le libraire ?

  • On fait de la vraie édition augmentée sur les pages du livre pour une meilleure information sur le livre lui-même, information maîtrisée naturellement : présentation, interview de l’auteur (vidéo, son),… Mais on peut créer des relations particulières, privilégiées avec les librairies grâce à la géolocalisation, la proximité par un renvoi sur les lieux de vente les plus proches. On peut créer des systèmes de promotion : cadeaux, rencontres avec l’auteur,… On peut faire des envois par SMS pour informer des dates de signature de l’auteur (dédicaces), de conférences, d’expositions qui peuvent avoir lieu dans la ville de l’acheteur ou à proximité.

Pour résumer, les éditeurs de produits et services culturels y verront une nouvelle façon d’informer directement leurs publics, immédiatement et in situ.

Pour les éditeurs de livres et les organes de presse écrite s’ouvre devant eux un nouveau champ inédit d’expériences : quand chaque page, chaque mot d’un livre, chaque article d’un magazine peut être « augmenté » à loisir, c’est le métier d’auteur et d’éditeur qui se transforme radicalement. Et c’est peut-être aussi une piste de solution à la crise de l’édition et de la presse.

Il existe aujourd’hui plusieurs solutions d’indexation de documents par technologies mobiles, ce que l’on appelle plus généralement la reconnaissance de formes. Elles proposent d’associer un document scanné par un mobile à un lien qui pointe sur une page web, une photo, une vidéo, etc..

  • Oui, mais là où SmartPaper innove c’est en associant à n’importe quel document un service web mobile, composé de plusieurs écrans et de nombreuses fonctionnalités, notamment des services d’achat on line et de CRM. Et surtout, un contenu conçu, édité et publié directement par tout utilisateur, grâce au SmartApp Generator.

C’est votre outil d’édition de contenus mobiles en ligne. Que permet-il de faire ?

  • Il permet de construire une web-application appropriée à chaque document imprimé ou objet que l’on souhaite « augmenter ». Sa conception et son ergonomie extrêmement simples permettent la production et l’édition de contenus multimédias très riches, dotés de toutes les fonctionnalités que l’on attend d’une application Smartphone élaborée. La construction, l’organisation et la mise en page sont à la portée d’un enfant de 10 ans.

L’accès est totalement gratuit et illimité. Les applications générées possèdent des fonctionnalités interactives variées : réseaux sociaux, demandes de contacts, prises de rendez-vous, adressage d’informations spécifiques, achat en line, sans jamais quitter l’application.

Prenons l’exemple d’un musée : c’est un moyen de revenus supplémentaires car on peut intégrer dans l’application des services spécifiques et payants. La fonction audio-guide avec fichier son adapté, dans la langue de l’utilisateur, permet plus d’individualité, d’hygiène d’utilisation. Il peut également télécharger des monographies.

Vous parliez tout à l’heure des livres. Ils entrent aujourd’hui dans l’ère du numérique grâce aux tablettes tactiles. En quoi SmartPaper va-t-il aider les éditeurs ?

  • Les éditeurs appellent cela « la Révolution du papier » : conférer les vertus du numérique à un document imprimé. L’auteur prend le parti d’enrichir ses textes de liens. Mais pas de liens classiques, comme les QR Codes car c’est laid et trop lourd. On utilise donc la page naturelle grâce au système de reconnaissance sémantique de SmartPaper.

Quels sont les objectifs de SmartPaper et à qui s’adresse cette application ?

  • SmartPaper a été conçu pour une diffusion illimitée et particulièrement ludique de l’information et de la culture ; une information plus riche, plus ciblée, plus adaptée à chaque œuvre ou chaque produit. Il s’adresse au grand public via les musées pour la peinture, la sculpture, et les éditeurs pour les livres.

Mais aussi et d’une façon plus générale, SmartPaper s’adresse aux professionnels de la communication : responsables marketing et communication, agences médias et agences de publicité. A tous ceux qui communiquent d’une façon ou d’une autre avec des supports imprimés. Prenons le cas de Volkswagen qui, via son agence de communication Ebb&Flow, a choisi SmartPaper pour « augmenter » ses campagnes publicitaires de la rentrée 2011. Les premières parutions presse et affichage pour leur nouveau Tiguan ont démarré le 25 août.

Vous pouvez y voir le logo SmartPaper et la phrase « Pour vivre l’expérience du nouveau Tiguan, téléchargez l’application SmartPaper sur l’AppStore. Prenez une photo de cette annonce et accédez directement sur votre mobile à tout l’univers du nouveau Tiguan ».

dates de disponibilité de sortie de SmartPaper :

  • Mi-octobre : SmartPaper pour iphone disponible sur l’AppStore d’Apple
  • Mi-novembre : lancement de SmartApp Generator en accès libre (www.smartpaper-app.com)
  • Mi-décembre : Version SmartPaper®pour Androïd
  • Janvier 2012 : Version SmartPaper® pour BlackBerry
Yann Gourvennec
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Yann Gourvennec

Yann Gourvennec created visionarymarketing.com in 1996. He is a speaker and author of 6 books. In 2014 he went from intrapreneur to entrepreneur, when he created his digital marketing agency. ———————————————————— Yann Gourvennec a créé visionarymarketing.com en 1996. Il est conférencier et auteur de 6 livres. En 2014, il est passé d'intrapreneur à entrepreneur en créant son agence de marketing numérique. More »

Un commentaire

  1. Bonjour, sans doute ne maitrisez-vous pas bien le concept du Qrcode…
    A moins que le réel objectif de votre article ne soit de faire plaisir à votre ami de « longue date ».

    Donc ici, il faut chercher une application (en espérant qu’elle soit disponible pour votre smartphone), puis la télécharger, puis la lancer, puis prendre en photo l’immense affiche sous vos yeux et attendre qu’elle soit reconnue. Vous verrez alors, enfin, le contenu désiré…. si l’image a bien été reconnue. C’est pas systématique….

    Sinon, un logiciel qui reconnait les images ne sait pas reconnaitre les Qrcodes ?…..

    Ha oui, et pour indiquer que la pub est « connectée » il faut écrire un petit texte en dessous, parceque sinon on peut pas le savoir…. alors qu’avec un QR, c’est explicite.
    mouarfffff!!!!!

    Désolé. Bon je ne vais pas charger la barque encore plus mais sachez que les QR sont capables de lancer une application de réalité augmenté de manière beaucoup plus efficace et aussi beaucoup plus simple que ce que vous voulez bien dire..

    Voila, et pour être honnête : je commercialise des Qrcodes nouvelle génération qui sont universels et très rapides. Je ne citerai pas le nom pour garder ma crédibilité.

    Bon courage tout de même.

    1. merci de ce commentaire direct monsieur l’expert de bonne foi … dévoiler votre nom – puisque vous êtes de bonne foi – ne devrait donc pas être trop difficile.

      1. Bonjour, expert de bonne foi
        SmartPaper ne prétend pas être un ennemi des QRCodes, rassurez-vous. D’autant plus que SmartPaper, sachant lire des images sait aussi lire des QRCodes. Qui peut le plus peu le moins…
        L’avantage de SmartPaper par rapport à la technologie que vous défendez est simple à comprendre : nous n’avons plus besoin de rajouter ces graffitis disgracieux sur les documents pour les augmenter. SmartPaper identifie l’image mais aussi la forme, le mise en page et très bientôt les mots. Un livre qui comporte à chaque paragraphe un QrCode devient vite illisible. Avec SmartPaper c’est ce qui est imprimé qui est identifié et « augmenté », sans rajout artificiel. Les publicitaires et les éditeurs, ceux qui sont soucieux de la qualité de leur image, comprendront…

      2. Désolé mais je ne souhaite pas faire d’amalgame et faire ici une publicité agressive. C’est pourquoi je ne donne pas mon nom.
        Je prétends simplement être expert dans le domaine des QRcodes et donc implicitement dans les domaines connexes tels que la reconnaissance visuelle ou encore le NFC/RFID.

        La reconnaissance visuelle est en soit formidable et impressionnante, mais cela ne veut pas dire qu’elle est plus efficace qu’un QRcode.
        Par exemple, celui-ci a l’avantage d’être identifié de manière absolue, là où la plupart des softs de reconnaissances visuelles ne donnent qu’un résultat approximatif (se contentant bien souvent de ne scanner que le texte présent dans l’image, rien de très révolutionnaire).
        Enfin le traitement de reconnaissance d’une image complète est plus lent que celui d’un QuickResponse code.

        Quand au NFC, il est :
        – trop cher
        – intrusif
        – très mal adapté à certains domaines comme par exemple la presse (comment distinguer chaque article sans créer des interférences)
        – formidable pour gérer une flotte de véhicule, mais pas vraiment pour communiquer.

        Les codes barres ont pour eux d’exister depuis longtemps déjà, d’être gratuits et de ne pas nécessiter d’équipement particulier autre qu’un smartphone et un logiciel de scan gratuit.
        En technologie il faut se méfier de la nouveauté car elle n’est pas nécessairement signe de progrès.

        Votre expert de bonne foi.

  2. Oui, surtout méfions nous des nouveautés et restons scotchés avec des technologies qui deviennent dépassées !

    1. Eric, je ne pense pas que ce commentaire fasse progresser ni le marché, ni la profession. Tout débat est nécessaire et les idées qui s’affrontent vont avancer les choses … même si les accusations anonymes et les commentaires cachés ne sont pas ma tasse de thé. Je clos ce débat qui ne me semble ni positif ni intéressant. Une innovation a le droit de naître, elle a le droit de déplaire aussi. Le marché jugera.

  3. Bonsoir Monsieur,
    J’en serai bien resté là, mais vos arguments « imparables » me chatouillent !
    De plus, votre manière de vouloir devenir mon ami sur facebook, pour me montrer que vous m’avez tracé, est assez indélicate. A défaut d’être intimidante.
    Bravo à l’administrateur du site, au passage, pour sa formidable intégrité. Communiquer mon email dans ce cas de figure est une chose assez grave.
    Je m’étais pourtant contenté de vous souhaiter une bonne continuation M. SEULLIET (via facebook), mais la mauvaise foi de votre post de ce soir m’irrite quelque peu.
    Aussi voici encore une petite louche d’arguments qui feront mouche !

    Dépassé le Qrcode ? Et pourtant…

    Je veux bien croire que dans 20 ans, le RFID/NFC sera si peu cher que plus personne n’imprimera de codes barres. Pourquoi pas.

    La reconnaissance visuelle aussi servira a plein de chose comme vous indiquer le prochain coup à jouer dans une partie d’échec (c’est déjà le cas avec Google goggles, une application fantastique).

    Mais ce que votre technologie ne saura jamais faire, il me semble, c’est distinguer deux objets identiques l’un de l’autre.
    Or le monde marchand en est plein ^^.
    Imaginez les faussaires qui verraient leurs contrefaçons offrir les mêmes services que les produits originaux. Sympa !
    Les industriels le comprendront assez vite.

    Hé oui ! C’est sur la traçabilité et la certification que se départageront ces trois technologies.
    Je crains que sur ce chapitre la vôtre ne soit intrasèquement OUT !
    Le RFID est encore trop cher pour envisager un marquage unique par « objet » (commercial, culturel, etc…) et de toute façon les utilisateurs sont encore rarissimes faute d’avoir des smartphones équipés.
    Le code barres ne coute que quelques gouttes d’encre… et la plupart des smartphones en circulation sont capable de les décoder (les applications gratuites ne manquent pas! ).

    C’est là aussi l’avantage d’une bonne vieille technologie déjà largement éprouvée ! N’est-ce pas ?
    Surtout en temps de crise. Basique, économique et terriblement efficace.

    Reste encore un gros problème avec votre technologie :
    L’universalité.
    Dans votre cas il faut avoir la bonne application pour la bonne affiche. Sinon votre application ne saura jamais où trouver l’information « augmentée » d’une affiche utilisant un système concurrent du votre (U-snap de JCDecaux par exemple).

    Il faut bien réaliser qu’une image en tant que telle ne contient pas d’URL et ne sait donc pas où aller chercher l’information. Alors que le QRcode… contient l’URL. Ainsi n’importe quelle application est capable d’afficher les fameuses informations.
    Pensez-vous que les annonceurs seront sensibles au nombre de personnes qui seront en capacité d’accéder aux informations augmentées ?

    Encore un dernier point concernant les « disgracieux graffitis » :
    Les codes 2D sont en voie de miniaturisation. Les smartphones de dernière génération (disons à partir du iPhone 4) peuvent décoder des codes de moins d’1cm² et même de 0,5cm² pour certain. En plus on peut tout à fait les colorer ou les rendre quasi transparents pour l’œil humain, mais pas pour l’appareil photo numérique. C’est juste une question de contraste.

    Vous voyez, mes codes barres ne sont pas si dépassés que ça… et je ne suis pas scotché sur le passé mais bel et bien sur l’avenir.
    En tout cas longue vie à nos deux technologies. Je leur souhaite de trouver chacune leurs propres domaines d’application.
    Mais de grâce, s’il vous plait, ne tapez plus ainsi sur les QRcodes avec des arguments de mauvaise foi.

    1. Merci pour ce débat anonyme que j’ai laissé ouvert au nom de la liberté d’expression, même de gens qui ne déclinent pas leur identité en commentant leurs produits (ce qui au passage n’est ni éthique ni légal) et nous allons clore ici les commentaires sur ce post avant que cela dégénère. Vous remarquerez aussi mon commentaire à Eric Seulliet ci-dessous afin de montrer mon impartialité. Bon vent.

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